Turquie

            Jeudi 29 Octobre, 17H45, entrée en Turquie

(jours de la fête nationale)

 

     Nous nous étions dit que rentrer dans un pays de nuit ce n’était pas une très bonne idée. En effet ce n’est déjà pas toujours facile de trouver un endroit où dormir quand on connaît un pays, mais de nuit pour la 1ère fois cela devient très vite compliqué... Alors bien sûr fidèles à nos pensées, nous rentrons en Turquie... de nuit !!! Nous arrivons tout de même à trouver un endroit à 2 pas de la mer devant une maison en construction, cool !!

     Mais dans la nuit nous sommes réveillés par les hurlements interminables d’un chien qui s’était perdu, ou coincé, dans la maison... Il ne sera libéré qu’au petit matin par les ouvriers, « bienvenue en Turquie »...

      Au levé, nous découvrons les 1er dégâts de la souris : elle est rentrée dans les placards de nourriture et a commencé à ouvrir les sachets (flan, pain, ...). Nous n’avons pas le choix : soit elle part, soit il faudra l’attraper...

    13h30 : arrivée à Istanbul, et nous sommes assez fiers de nous !!! Nous trouvons assez facilement le quartier de Taksim, là ou nous devons retrouver Alexis, mais pas facile de trouver où se garer à Istanbul !! Nous nous aventurons dans les petites routes du quartier de Beyoğlu avec Zinzin et Mélanie au volant, qui après quelques hésitations n’hésite plus à s’imposer même face au taxis (« taksi » en Turc), qui règnent en maîtres sur la ville, suivis de très près par les bus... Le klaxon est ici un simple moyen de communication, alors on s’y met aussi !

 

Place de Taksim


     Après avoir enfin trouvé un parking adéquat pour Zinzin (merci Voyage forum pour les indications !) dans une Université, nous retrouvons Alexis, qui nous emmène chez lui, en passant par LA grande rue piétonne : Istiklal, normalement noire de monde, mais là, il pleut, c’est seulement plein, mais pas à craquer, on imagine par beau temps...

L'université indiqué dans voyageforum.com

     Avec l'aide d'Alexis, on trouve chez un électricien une tapette à souris (elle ne paie rien pour attendre, celle-là !), et nous voilà chez eux, au cœur du vieux quartier de Beyoğlu, où nous retrouvons Aurélie et Clara, leur bébé de 6 mois, mais déjà bien dégourdie ! Apéro, repas truc livré à domicile, premières discussions sur la ville, le pays, d’un côté, et notre projet fou d’un autre... petit arrêt sur la nourriture turque : beaucoup de viande (boulettes de bœuf épicées = köfte, poulet mariné, agneau en kebab), des crudités, un peu de fromage, de la bonne bière, EFES, LA bière turque, un peu de vin, pas extraordinaire de manière général mais Alexis a pu en dénicher quelques un... Mais de toute manière ici, on boit du thé (chay) à toutes heures, l’alcool, seulement pour atteindre l’effet escompté, mais pas en mangeant. Nous resterons finalement dormir pour deux nuits dans leurs dépendances, carrément génial !

 

La tit famille, merci encore pour votre accueil...

     Le lendemain, visite très humide de la ville, donc assez limité, mais on ne pouvait pas passer à côté de Sainte Sophie (Ayasofia) et de la grande mosquée bleue, nous ne seront pas déçus du voyage ! 

Ayasofia, d'abord chrétien puis musulman, à présent c'est un musée...

Un lieu fascinant où les 2 religions cohabitent...

     Nous utiliserons les transports en commun (funiculaire, tramway, avec système de clef électronique) très pratiques. Nous regrettons vraiment ce mauvais temps, avec une pluie constante et un vent glacial, qui ne nous aurons pas permis d’en profiter au maximum. A noter tout de même la réactivité des petits vendeurs de rue : on trouve des parapluies tous les 50 mètres ! Et s’il avais fait soleil, aurait-on trouvé des lunettes de soleil à tous les coins de rue ?... La journée passée, nous retournons chez nous hôtes, pour une dernière nuit avant de reprendre la route...

 

     Dimanche 1er novembre : petite balade dans les rues de Taksim, avant le départ à 13h. Il faut ressortir de cette ville immense et rejoindre l’autoroute, mais pour cela deux ponts seulement permettent de traverser le détroit du Bosphore, sous les conseils d'Alexis nous empruntons le 2ème et prenons conscience que nous changeons à cet instant de continent : au revoir l’Europe, bonjour l’Asie !!!


Europe...


Détroit du Bosphore

Asie... que de chemin parcouru déjà

    Fin de journée, bientôt à Ankara, mais nous passons un col, et la neige se met à tomber !!! Nous préférons nous arrêter là pour la nuit...

 

1ère neige du voyage...

     Lundi 2 novembre : et une souris, une ! mais il en reste une, pfff. Il aura fait bien froid cette nuit, et Zinzin refuse de démarrer, après une bonne heure de bataille, le coup de main du pompiste et de son collègue de l’hôtel, on parvient à le démarrer après différents essais pas concluants, ouf !

 

     A l’arrivée sur Ankara, et forts de notre expérience de grand froid du matin, nous décidons de mettre un peu de super dans le réservoir pour éviter de faire geler le gasoil. Mais allez faire comprendre cela à un turcophone !!! Julien s’est retrouvé dans le bureau du directeur, après être passé par le pompiste et le caissier, là tout semble être réglé, retour au camion, tout fier, le pompiste montre une bouteille d’antigel pour le circuit de refroidissement... Ok , on reprend à zéro, le directeur se pointe devant la pompe, et essaie de nous faire comprendre que ce n’est pas possible, et que ce ne sera pas de leur responsabilité si on tombe en panne ; on commence à être une demi-douzaine autour de Zinzin, puis à force de mimer, Julien parvient à se faire entendre, et bien, pas trop tôt ! On repart de la station presque sous les applaudissements, tous les personnages plus abasourdis les uns que les autres par ce que l’on vient de demander...

L'objectif à présent est de contacter Mine, une étudiante Turque rencontrée cet été en France, mais elle est en pleins examens, et ne pourra se libérer que dans 3 jours, nous hésitons, attendons le lendemain pour régler un problème de visa iranien, puis nous reprenons finalement la route, sans avoir pu la rencontrer, peut-être pour notre retour l’année prochaine !

 

     Mardi 3 novembre : et deux souris, deux ! cette fois-ci, c’est bel et bien terminé, on constatera les vrais dégâts plus tard, il faut prendre la route.

 

     Direction la Mer Noire, l’envie de retrouver des températures clémentes nous démange... la nuit tombe vraiment vite, nous décidons de nous arrêter au bord d’un lac, sur le moment la lune qui se reflète dedans donne un paysage extra-terrestre, nous ne pouvons résister ! au bord du lac, le terrain est terreux, voire boueux, on s'embourbe un peu mais préferons pas insister... on verra demain, mmmh


Levé de lune... 

 

 

        Dans la nuit, la pluie commence à tomber : bah, on verra bien demain, un tracteur passera bien par là !

 

       Vers 10h00, tout juste sortis d’un petit câlin, un bruit de voiture dehors et quelqu’un nous interpelle, on frappe au camion : les gendarmes (jandarma) !! Ils se proposent de nous aider à sortir de ce bourbier en insistant sur le fait qu’ils ne demandent pas d’argent, et en signe de bonne entente, nous offrent des noix !!! Peut-être croient-ils que nous sommes coincés depuis longtemps et que nous sommes affamés...  Le dépannage durera à peine quelques seconde, puisque leur fourgonnette s’embourbe à son tour !! On commence à rire un peu, voyant qu’ils sont plutôt détendus de leur côté. Ils arrêtent immédiatement un gros camion-benne sur la route, celui-ci descend vers nous et sort la fourgonnette des gendarmes, puis, revient s’occuper de Zinzin, mais... s’embourbe à son tour !!! On croit rêver, un véritable sketch en direct, mais nous n’oserons pas sortir l’appareil photo !  Les gendarmes arrêtent alors un tracteur, peu disposé à obtempérer, on dirait qu’il peste après nous, petits français ignorants, et casse-bonbons... On se dit alors qu’il vaut mieux arrêter de rire, faisons profil bas. Il sort le camion-benne en 3 essais, après avoir cassé 2 fois un câble métallique, une bonne vieille corde aura finalement fait l’affaire. Entre temps, Zinzin, qui refusé de démarrer jusque là, se réveille enfin ; le tracteur fini par nous sortir de là, avec Mélanie au volant de Zinzin, pas très rassurée au milieu de ces 10 hommes. En 2 minutes, tout le monde s’en va, le chauffeur du poids lourd arrête la circulation pour nous aider à sortir et nous reprenons la route. Merci tout le monde, on peut maintenant éclater de rire, à en pleurer, tellement la situation a été burlesque et surréaliste !

 

       Le soir, arrivée à Terme, au bord de la Mer Noire, nous recherchons la camping indiqué sur la carte... 2 personnes nous y accueillent, nous demandent combien de temps on reste : « 2 jours - OK, c’est gratuit - Quoi ? - ben oui c’est gratuit ! » Bon, ma foi, allons nous poser sous les pins, à 50 mètres de la plage ! Pas d’électricité, pas d’eau chaude, des WC turcs sommaires, mais vue sur la mer et pas de risque d’être embourbés ! Petite balade au bord de l’eau, nettoyage du camion et 2 hommes (Ali et Fahre) viennent nous voir en nous expliquant qu’il ne faut pas rester tous seuls au milieu des pins, car la nuit les jeunes viennent ici pour s’amuser, boire, et ils nous dérangerons ; ils nous proposent plutôt de se poser à côté de leur estanco, ici pas de problème (Burda, problem yok !), nous serons en sécurité ! OK, on accepte, après tout, ils connaissent mieux le coin que nous. Ils nous installent table chaises, lumière, nous paient une bière, on sort les cahouètes, et s’improvise alors un petit apéro  franco-turc, puis bonne nuit tout le monde...

 

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         Bonne nuit, bonne nuit, vite dit : une nuit abominable tant le camion n’est pas droit, on a eu beau tester de dormir à l’endroit, à l’envers, en travers, rien n’y a fait ! Demain, on trouve un endroit plat !

 

       Jeudi 05/11 : le petit déj au bord de la mer nous fait oublier un instant les maux de dos ; on déplace ensuite le camion, avec l’aide insistante de Fahre, que nous surnommerons Obélix avant de réussir à retenir son prénom... Journée repos, balade, nettoyage et découverte des dégâts faits par Mickey et Minnie.


TurquieP0836.JPGon n'est pas bien, là ?



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        Vers 17h, Ali vient nous inviter à partager un plat de petits poissons frais de la Mer Noire qu’il fait mijoter depuis un bon moment avec des citrons, tomates et  piments. SU-CCU-LENT ! Nous nous retrouvons avec 5 hommes qui ne parlent que le turc au tour d’un plat délicieux, où chacun trempe son pain. A peine terminé, ils se lèvent tous un à un et reprennent immédiatement leur jeu de rami/domino, nous laissant seuls à table... visiblement, comme nous l’avais dit Alexis, le repas ne semble pas être un moment privilégié de la journée pour eux...

 

       Le soir plus personne à l’estanco, bien motivés à manger turc nous décidons d’aller acheter à manger au restaurant du bout de la plage, puis à boire dans le petit snack d’à côté (au moins on aura fait marcher tous les commerces de la plage !!!) Mais ici ce n’est pas comme ça que cela se passe : nos hôtes, bien que compréhensifs, nous le feront comprendre... En tout cas, ils ne sont pas rancuniers puisque nous sommes à nouveau invités à manger avec eux ; Même plat que la veille mais cette fois-ci des plus gros poissons dans le plat... Toujours aussi délicieux. Les anciens nous apprennent des réussites et un jeu de cartes ; en échange, nous sortons les boules de pétanque, bien décidés à leur apprendre un jeu de chez nous !!! Au début peu motivés, ils nous observent de loin, puis 2ème relance et là, 2 d’entre eux se lancent et se prennent finalement au jeu ; score final 13/7 pour l’équipe de Julien !!! Un super moment de partage et de franche rigolade.

 

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terrain de petanque turc


       Pendant la nuit, des jeunes viennent faire la fête sur la plage... Bah on n’est pas inquiet, qu’ils s’amusent... Mais « Obélix » revient au camping et tape au camion « problem, problem ! » ; on ne comprend pas trop pourquoi, plus tard dans la nuit un autre homme accompagne « Obélix » et insiste pour que l’on sorte du camion, Julien refuse et leur explique que nous voulons dormir. Ils finiront par nous laisser tranquille, la nuit se passera sans aucun problème.

        Le lendemain matin nous prenons notre temps, réveil tranquille au bord de l’eau, petite toilette, vaisselle, préparation du pique-nique, puis vers 11H nous sommes prêts à partir, mais toujours personne à l’estanco, bizarre... Nous leur laissons un mot en Français, Anglais et Turc et nous revoilà repartis.

 

       Sur la route, de nombreuses vaches attachées sur le moindre carré d’herbe, en bord de route ou sur les terre-pleins centraux... Sur la mer, beaucoup de bateaux de pêche tout le long de la côte : la Mer Noire serait-elle poissonneuse ?

 

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une des nombreuses rivières qui se jettent dans le Mer Noire


       Le soir, après cette bonne journée de route, et fidèles à notre envie de prolonger encore quelques jours ce moment de détente dans un minimum de confort, nous cherchons en vain un camping sur Trabzon. Il nous faut quitter la Mer Noire pour rejoindre Maçka et sa vallée verdoyante. 1er camping = 2 nuits. Dans cette région montagneuse, nous remarquons la forte présence d’élevages de poissons de rivière...


 

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Coca-Cola, c'est ça !

 

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       Après ces 2 jours dans ce camping, nous décidons d’aller visiter un monastère construit à flanc de falaise, mais nous ne le verrons jamais, la route pour s’y rendre est payante ; tant pis, il y a tellement d’autres choses à voir dans le coin. Nous nous arrêtons alors dans un 2nd camping, chez Ayişa, seule et unique femme en Turquie à tenir une ferme à poissons (alabalık). Nous en profitons alors pour en déguster quelques uns. Huummm un vrai délice. Le frère d’Ayişa a l’air bien content de voir des touristes français et nous en profitons pour approfondir notre connaissance en Turc, c’est également grâce a lui que nous nous apercevrons que nous avions 1 journée de décalage depuis une semaine, super pas encore retraité et déjà on ne sait plus quel jour on est !!!

       Le lendemain, journée grand air, promenade avec notre guide improvisé « nounours ». Nous le suivrons tout au long de la promenade, très bon guide il nous a emmenés à une fontaine d’eau de source et nous a même débusqué un cervidé sous nos yeux ébahis et le tout pour seulement 2 gâteaux et quelques caresses !!!


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  Mélanie et Zinzin (sisi, cherchez bien !)

 

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Nounours, 60 Kg, aime la montagne, les biscuits, les biches et les caresses

 

 

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        Au camping, c’est grand luxe : douche, WC (turcs ou non), électricité et même Internet en Wifi dans le camion, DINGUE !!! On en profite pour contacter nos parents et amis en webcam, s’il vous plait ! Dans la nuit de mardi à mercredi, on en profitera même pour souhaiter un bon anniversaire au père à Mélanie... Vive la technologie moderne !!


        Mercredi 11 Novembre direction Gümüşhane, arrivée à la tombée de la nuit (16H30 décidément difficile de s’y faire...), nous profitons de la ville pour rechercher un magasin pour acheter des bougies de préchauffage pour Zinzin. Nous demandons le renseignement à un magasin de pneus (« Lastik »). Le gars, gentil comme tout, pense visiblement que nous ne pouvons plus démarrer et se démène pour nous aider, appel des potes à lui, nous fait entrer dans son magasin, nous allume le chauffage... On a eu beau lui expliquer que « Yok, no problem ! » on veut juste acheter une bougie, lui ne nous croit pas, persuadé que nous avons un problème plus important, la batterie peut-être ou pire encore... Nous n’insistons pas, peut-être que ses amis parlerons anglais. 2 hommes arrivent, l’un commence à comprendre et explique aux autres, le 2ème, Süleyman, est mécanicien (spécialisé dans l’électricité auto, mais nous ne l’apprendrons que plus tard), et il tient à voir avec nous si le problème vient bien des bougies surtout que visiblement, pas si simple de trouver des bougies dans cette ville, il faudra sûrement attendre Erzurum. Le fils de Süleyman, qui parle un peu anglais, arrive et nous amène tous les 4 voir Zinzin. Après avoir tout démonté, tout regardé, tout testé, Süleyman nous confirme notre diagnostic, 1 bougie est morte !!! Il nous intervertit les bougies pour nous faciliter le changement. Puis Süleyman nous explique que « demain matin il faut qu’on l’appelle et lui viendra au camion pour nous apporter une bougie » ; surpris, nous acceptons devant son insistance. Nous profitons de cette rencontre pour leur demander conseil sur un restaurant pour ce soir. “ No problem, on vous amène”. Il nous dépose alors devant un resto en prenant soin de nous montrer la route pour retourner au camion. Au resto Süleyman reste avec nous il tient à nous inviter mais ne mange pas avec nous. Nous voici donc à table avec Süleyman et les serveurs devant un assortiment de plats Turcs les plus délicieux les uns que les autres !!! Après lui avoir donné l’adresse du blog il nous explique qu’il ne connaît rien à Internet mais il la donnera à sa fille de 22 ans, son « bébé » comme il l’appelle, il tient d’ailleurs à nous la présenter... Ok, nous voici donc repartis dans sa voiture pour rencontrer sa fille. Arrivés chez lui, sa fille Siyenem nous accueille et nous propose de venir boire le thé chez eux, nous montons et commence une soirée inoubliable, accueillis bras ouverts par sa mère, puis les amies de Siyenem, une soirée avec éclats de rire, partage de musique, de danse, autour de thé, baklavas et fruits secs... Une vraie soirée qui nous fait chaud au cœur !!! A la fin de la soirée, Süleyman nous ramène au camion mais tient à ce que nous le ramenions devant chez lui... Merci encore.


Le lendemain matin, Süleyman frappe au camion, nous lui offrons un peu de thé, puis direction le garage pour y acheter 2 bougies (au cas où, on ne sait jamais), retour au camion et là encore, il tient à nous la changer lui-même... Mais difficile de se quitter ainsi, alors nous poursuivons cette rencontre en allant prendre le petit déjeuner au salon de coiffure de sa femme, Nurten. Là encore, joie de vivre et partage sont au rendez-vous, puis Nurten nous demande si elle peut voir notre camion : « oui avec plaisir »... Au camion, elle est aux anges, emballée par les couleurs, les cartes postales, l’aménagement, le boulgour dans le placard !!! Pour les remercier et pour leur promettre notre retour à Gümüşhane nous leur offrons une de nos cartes avec un mot de remerciement... Au revoir Süleyman et Nurten, merci pour votre accueil des plus chaleureux et à l’année prochaine !

Nous voici donc en route vers Erzurum : des paysages magnifiques et un 1er col à 2302 m, on en prend plein les mirettes !!! Tout le long de la route on commence à se rendre compte d’un certain changement de vie. Beaucoup de charrettes tirées par des chevaux, maisons en pierre avec des toits en terre, de plus en plus de femmes voilées ou portant la burka... En direction de Doğubayazit, nous franchissons notre 2ème col à 2315 m, bravo Zinzin !!!! L’arrivée à Doğubayazit nous confirme le changement que nous observions jusque là...

Pour passer la nuit, nous décidons de dormir dans un camping... Mais le camping reste introuvable ; nous nous retrouvons alors sur le parking d’un hôtel que n’en est plus un, mais qui fait maintenant camping... Enfin, plus exactement parking !!! Gardé par l’ancien chef du room service, l’ancien cuisinier, et l’ancien gérant de l’hôtel. Hôtel qui a fonctionné pendant 7 ans puis qui a fermé ; ses employés sont restés et font payer le parking aux véhicules se rendant en Iran... Mais à qui appartient ces lieux ? Mystère. En attendant, cet endroit nous fait penser à un hôtel fantôme où les anciens employés hantent encore les murs. HHHOUUUUUUUU, séquence frisson !!!

Le lendemain, nous nous réveillons impatients de voir devant nous le Mont Ararat, mais hélas ce matin il joue les timides en se cachant derrière les nuages... Heureusement que nous l’avions vu la veille en arrivant !!! Direction station service et cybercafé, car hors de question pour nous de passer en Iran sans prévenir nos familles, puis quelques courses en ville nous amènent dans un magasin tenu par 2 Kurdes... Une discussion s’engage alors avec eux sur leurs conditions en Turquie, sur la blessure d’un peuple de ne pas avoir de pays, sur le comportement qu’ils doivent adopter ici si ils ne veulent pas avoir de problème... Emus par cette rencontre, nous repartons vers la frontière mais le temps de faire tout cela la nuit ne va pas tarder à tomber et nous ne voulons pas traverser de nuit !! Nous dormirons à la frontière pour être sur place demain matin et passer de bonne heure.

9H45 nous traversons la 1ère frontière sans trop de problème à part quelques personnes qui viennent nous proposer du change mais nous étions préparés à cela... Après 2 contrôles, des pseudo-guides remis à leur place par les policiers et un peu d’attente, nous voici côté Iranien.

 

Nous aurons parcourus 2367 Km en Turquie.

 

 

carte turquie

 
 

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